Myanmar. Le Conseil de sécurité de l’ONU doit imposer un embargo sur les armes

[vc_row full_width=”stretch_row_content_no_spaces”][vc_column][vc_single_image image=”2304″ img_size=”full” add_caption=”yes” label=””][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Le Conseil de sécurité de l’ONU doit faire tout son possible pour mettre un terme aux crimes contre l’humanité et à la campagne de nettoyage ethnique dont est victime la population des Rohingyas au Myanmar, y compris en imposant un embargo total sur les armes à destination du pays, a déclaré Amnesty International.

Le Conseil organise une séance publique consacrée à la situation au Myanmar le 28 septembre. Le secrétaire général Antonio Guterres fera le point avec les membres du Conseil sur la crise qui sévit actuellement dans l’État d’Arakan.

« L’armée du Myanmar déplace par la force et tue des Rohingyas, se livrant à une campagne de crimes contre l’humanité qui s’apparente à une épuration ethnique. Lors de leur rencontre le 28 septembre, les États membres de l’ONU doivent se demander de quel côté de l’histoire ils veulent se placer et faire tout ce qui est en leur pouvoir pour sortir de ce cauchemar. Ensemble, ils ont le pouvoir de faire pression sur le Myanmar afin que cessent les violences, a déclaré Tirana Hassan, directrice du programme Réaction aux crises à Amnesty International.

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« Le Conseil de sécurité doit mettre immédiatement fin aux transferts d’armes, de munitions et d’équipements connexes à destination du Myanmar en imposant un embargo total sur les armes. Cet embargo doit s’appliquer aux transferts directs et indirects, ainsi qu’aux formations et à toute forme d’assistance fournies à l’armée du Myanmar. »

La réunion du Conseil de sécurité est organisée un mois après que l’armée du Myanmar a lancé une violente opération dans l’État d’Arakan, en riposte aux attaques menées contre des dizaines de postes de sécurité, qui ont fait au moins 12 morts parmi les membres des forces de sécurité. Ces attaques ont été revendiquées par l’Armée du salut des Rohingyas de l’Arakan (ARSA), un groupe armé rohingya.

Depuis, près d’un demi-million de réfugiés ont franchi la frontière du Bangladesh, ce qui signifie que près de la moitié des 1,2 million d’habitants de l’État d’Arakan ont fui leur foyer et qu’un grand nombre a été tué en un peu plus d’un mois.

D’après les informations dont dispose Amnesty International, les forces de sécurité du Myanmar ont incendié des villages entiers dans l’État d’Arakan et ont tiré sur des gens qui tentaient de s’enfuir, dans le cadre d’une attaque généralisée et systématique visant la population civile et constitutive de crimes contre l’humanité. Alors que le gouvernement du Myanmar affirme que les opérations de l’armée sont terminées, l’organisation a pu confirmer que des villages ont été incendiés pas plus tard que la semaine dernière.

La situation est aggravée par les restrictions sévères que le Myanmar impose aux organisations humanitaires dans le nord de l’État d’Arakan. Amnesty International a reçu des informations crédibles selon lesquelles la peur de la famine, ainsi que les attaques de l’armée, poussent de plus en plus de gens à fuir leur foyer. En effet, de nombreux Rohingyas sont bloqués dans des villages et n’ont pas ou peu accès à de la nourriture.

« Cette crise est loin d’être terminée, et il est hors de question que les violations continuent à ce rythme dans l’État d’Arakan. Plus que jamais, le monde doit prendre une position ferme et inciter le Myanmar et ses forces de sécurité à mettre un terme aux horreurs infligées à la population rohingya, a déclaré Tirana Hassan.

« Nous exhortons le Conseil de sécurité à faire une déclaration publique condamnant les atrocités dans l’État d’Arakan, tout en demandant la fin des violences et un accès immédiat et sans entrave des organisations humanitaires. »

Publié le 28.09.2017

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