UE. Les dirigeants doivent réformer le «système défaillant» qui condamne des migrants à dériver en mer

[vc_row full_width=”stretch_row_content_no_spaces”][vc_column][vc_single_image image=”6493″ img_size=”full” label=””][/vc_column][/vc_row][vc_row][vc_column][vc_column_text]Les dirigeants européens doivent agir de toute urgence pour changer un système qui dissuade les États de venir en aide aux réfugiés et aux migrants en péril en mer, écrit Amnesty International dans une analyse publiée le 18 janvier 2019.

Intitulé Cut adrift in the Mediterranean, ce document souligne que le fait de sous-traiter le contrôle des frontières de l’Europe aux autorités libyennes et de maintenir un système inéquitable s’agissant de partager les responsabilités vis-à-vis des demandeurs d’asile entre les États de l’Union européenne (UE) est à l’origine de la situation à laquelle nous assistons : des demandeurs d’asile et des migrants fréquemment condamnés à dériver en mer Méditerranée. Ce rapport expose également des mesures visant à garantir que des situations comme l’attente des navires de secours des ONG Sea-Watch et Sea-Eye et le blocage du Proactiva Open Arms ne se reproduisent pas.

« Le spectacle honteux de ces navires de sauvetage paralysés et de ces femmes, hommes et enfants bloqués en pleine mer pendant des semaines, tandis que les responsables politiques rivalisent d’insensibilité, refusant de les laisser débarquer ou avoir accès à une assistance, ne devrait jamais se reproduire, a déclaré Matteo de Bellis, chercheur sur les questions migratoires à Amnesty International.

« Les dirigeants doivent de toute urgence prendre des mesures afin de corriger un système qui fait défaut à la fois aux États de l’UE se trouvant en première ligne et aux personnes en quête de sécurité qui sont abandonnées en mer ou attendent dans des pays de l’UE le résultat de procédures d’asile inefficaces ou surchargées. »

L’absence de mécanismes au niveau européen chargés d’aider les nouveaux arrivants a de lourdes conséquences pour les pays de première entrée, à qui il revient d’examiner les demandes d’asile, d’accueillir les demandeurs, d’intégrer ceux qui sont reconnus comme ayant besoin d’une protection internationale et de renvoyer dans leur pays ceux qui se voient refuser cette protection.

Les gouvernements européens ont mis en place une série de mesures visant à bloquer les traversées en Méditerranée centrale, et ont notamment renforcé les capacités des garde-côtes libyens d’interception des personnes en quête de sécurité et entravé le travail des ONG qui mènent des opérations de recherche et de secours.

Cette stratégie a pour but de maintenir les migrants loin de l’Europe, lors même que la Libye n’est pas en mesure de coordonner les opérations de sauvetage et que le droit international interdit de débarquer des personnes secourues en mer dans un pays, tel que la Libye, où elles risquent d’être soumises à des actes de torture, d’extorsion et à des viols.

En vue de diminuer le nombre de personnes débarquées dans leurs ports, certains États de l’UE ont réduit ou abandonné les patrouilles effectuées par leur propre marine.

Les ONG qui sont intervenues pour combler ce vide ont régulièrement essuyé des refus pour accoster dans les ports, notamment italiens et maltais.

Certains gouvernements européens vont jusqu’à les empêcher de mener leurs activités de sauvetage, au moyen d’enquêtes pénales infondées et d’obstacles bureaucratiques.

Le dernier exemple est l’ordonnance publiée la semaine dernière par les autorités maritimes espagnoles empêchant le Proactiva Open Arms d’aller secourir des personnes en Méditerranée centrale. Dans cette ordonnance administrative, les autorités espagnoles reconnaissent les défaillances du système, soulignant que les États méditerranéens agissent en violation du droit maritime international et des normes internationales, et en font payer le prix aux sauveteurs et aux demandeurs d’asile.

« Certains gouvernements paralysent les propositions visant à réformer le système existant ou à pallier provisoirement ses lacunes. Cependant, la période précédant les élections européennes en mai offre une fenêtre d’action, a déclaré Matteo de Bellis.

« Les dirigeants européens ne doivent plus tourner le dos aux personnes bloquées en mer ni fausser le débat sur les migrations au profit de leurs seuls intérêts politiques. Ils doivent se mettre d’accord sur une politique de débarquement rapide et prévisible, conforme au droit international, et sur un système juste de répartition des demandeurs d’asile parmi les pays de l’UE. »

Publié le 20.01.2019

[/vc_column_text][/vc_column][/vc_row]