Égypte. Condamné à un an de prison pour une interview avec la BBC

Le tribunal correctionnel de Mokattam en Égypte a condamné mardi 10 mars 2020 Zyad el Elaimy, un avocat spécialiste des droits humains, ancien député et l’un des chefs de file du Parti social-démocrate égyptien, à un an de prison et à une amende de 20 000 livres égyptiennes (environ 1 270 dollars américains) pour avoir « répandu de fausses nouvelles dans le but de semer la panique dans la population et de troubler l’ordre public » lors d’un entretien télévisé avec la BBC en 2017.

Zyad el Elaimy est détenu illégalement depuis le mois de juin 2019, lorsqu’il a été arrêté en lien avec ses activités politiques pacifiques. Il a désormais été condamné à un an de prison pour avoir osé donner une interview télévisée à BBC Arabic, dans laquelle il parlait des pratiques d’emprisonnement pour motifs politiques, de disparition forcée et de torture en Égypte.

Philip Luther, directeur des recherches et des actions de plaidoyer du programme Afrique du Nord et Moyen-Orient d’Amnesty International

« Les accusations infondées sur la base desquelles Zyad el Elaimy a été condamné sont uniquement liées à ses opinions et à ses activités politiques pacifiques, montrant ainsi l’intolérance totale des autorités égyptiennes pour la dissidence. Le fait qu’il ait été puni d’un an d’emprisonnement simplement pour avoir parlé à des médias est scandaleux.

« Nous appelons les autorités égyptiennes à libérer Zyad el Elaimy immédiatement et sans condition et à abandonner toutes les charges retenues contre lui.

Il est un prisonnier d’opinion, qui a été pris dans la purge impitoyable que mène l’Égypte contre les critiques et les opposants. »

Complément d’information

Zyad el Elaimy a interjeté appel de sa condamnation, et l’audience d’appel devrait se tenir le 7 avril. Il demeure en détention provisoire dans l’attente d’une enquête sur une autre affaire, connue sous le nom d’« affaire du plan Espoir », dans laquelle il est accusé, avec d’autres personnalités politiques, d’infractions infondées liées au « terrorisme » en représailles de leur tentative de création d’une alliance électorale pour les élections législatives de 2020.