Algérie: Un journaliste condamné pour avoir couvert une manifestation (Pétition clôturée)

Mise à jour du 19 octobre: Rabah Kareche est LIBRE. Il a quitté la prison de Tamanrasset après avoir purgé sa peine. Merci à toutes et à tous pour votre soutien. Le combat continue !

Mise à jour du 11 octobre: Rabah Kareche a été condamné en appel à un an de prison dont six mois ferme et six mois avec sursis.

Mise à jour du 06 septembre: Le procès en appel de Rabah Kareche a été programmé pour le 04 octobre à la Cour de Tamanrasset.

Mise à jour du 12 août: Rabah Kareche a été condamné à un an de prison dont huit mois ferme.

Mise à jour du 5 août: Le procès du journaliste Rabah Kareche s’est tenu au tribunal de Tamanrasset. Le procureur a requis 3 ans de prison et 100 000 da d’amende. Le verdict sera rendu le 12 août.

Le 18 avril, les autorités algériennes ont arrêté le journaliste Rabah Karèche, peu après la parution, dans le journal Liberté, d’un de ses articles qui portait sur une manifestation organisée par les Touaregs de la région de Tamanrasset (sud de l’Algérie) pour contester le rattachement récent de certaines parties de leur wilaya (préfecture) à des wilayas (préfectures) nouvellement créées.

Rabah Karèche est incarcéré dans une prison à Tamanrasset, dans l’attente de son jugement, et encourt jusqu’à 23 ans de réclusion s’il est déclaré coupable. Il doit être libéré immédiatement et sans condition.

Signez notre pétition pour demander au Président de la République d’abandonner sans délai toutes les charges dénuées de fondement qui pèsent sur Rabah Karèche et de le libérer immédiatement et sans condition.

Monsieur le Président de la République,

Je vous écris pour faire part de ma préoccupation face à l’arrestation et au placement en détention récents du journaliste algérien Rabah Karèche, correspondant du journal Liberté à Tamanrasset, dans le sud de l’Algérie. Les forces de sécurité algériennes l’ont convoqué le 18 avril et l’ont longuement interrogé sur un article qu’il avait publié le jour même. L’article en question porte sur une manifestation organisée par les Touaregs de Tamanrasset pour protester contre un récent redécoupage administratif du territoire, et pour demander aux autorités d’abolir un nouveau décret qui fixe de nouvelles limites territoriales permettant le rattachement d’une partie de Tamanrasset, riche en ressources naturelles, à des wilayas (préfectures) nouvellement créées.

Le 19 avril, un procureur du tribunal de première instance de Tamanrasset a inculpé Rabah Karèche de « diffusion de fausses nouvelles ou informations susceptibles de porter atteinte à la sécurité ou à l’ordre publics », d’« atteinte à la sécurité nationale ou à l’unité nationale »
au titre des articles 196 bis et 79 du Code pénal respectivement, ainsi que de « création ou supervision d’un compte électronique consacré à la diffusion d’informations susceptibles de provoquer la ségrégation et la haine dans la société » au titre de l’article 34 de la Loi relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine, récemment adoptée. Le jour même, un juge d’instruction de ce tribunal a ordonné le placement de Rabah Karèche en détention provisoire à la prison de Tamanrasset. Les avocats de Rabah Karèche ont déposé une demande de mise en liberté provisoire, mais le tribunal l’a rejetée le 27 avril. Rabah Karèche sera incarcéré jusqu’à son procès, dont la date n’a pas encore été fixée.

Ce n’est pas la première fois que Rabah Karèche est pris pour cible en raison de ses activités de journaliste. Au cours des deux mois qui ont précédé son arrestation, il a été soumis à des actes de harcèlement et d’intimidation par les forces de sécurité, qui l’ont convoqué au moins trois fois après la parution d’un article sur les migrants subsahariens en Algérie. Rabah Karèche a indiqué que la police avait fait pression sur lui pour qu’il révèle ses sources, ce qu’il a refusé.

À la lumière de ce qui précède, je vous prie instamment d’abandonner sans délai toutes les charges dénuées de fondement qui pèsent sur Rabah Karèche et de le libérer immédiatement et sans condition, car il est détenu uniquement pour avoir exercé pacifiquement ses droits humains et fait son travail de journaliste.

Je vous appelle également à veiller à ce que les autorités cessent de harceler et d’intimider les journalistes en Algérie, et à ce qu’elles respectent, protègent, promeuvent et réalisent le droit des personnes à la liberté d’expression et la liberté de la presse, conformément aux normes internationales relatives aux droits humains, notamment en modifiant les dispositions législatives utilisées pour restreindre la liberté d’expression.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de la République, l’expression de ma haute considération,