Israël et territoires palestiniens occupés. Il faut libérer Salah Hammouri, injustement maintenu en détention administrative

En réaction à l’information selon laquelle les autorités israéliennes ont prolongé la détention administrative de Salah Hammouri, défenseur des droits humains, de trois mois supplémentaires, Heba Morayef, directrice pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International, a déclaré :

Depuis mars, les autorités israéliennes soumettent Salah Hammouri à une détention arbitraire sans l’avoir jugé ni même inculpé, dans le but manifeste d’étouffer son action sur les droits humains. Il est scandaleux qu’il doive désormais passer trois mois de plus en détention

Heba Morayef, Amnesty International

« Les autorités israéliennes doivent immédiatement relâcher Salah Hammouri. Toutes les personnes maintenues en détention administrative doivent être immédiatement relâchées, à moins qu’elles ne soient inculpées d’une infraction dûment reconnue par le droit international, et jugées dans le cadre de procédures conformes aux normes internationales d’équité en la matière.

« Au lieu de rentrer chez lui et de retrouver sa famille, Salah Hammouri s’apprête à passer trois mois supplémentaires en détention. Son incarcération pourrait être prolongée de nouveau et utilisée contre lui afin d’accélérer son expulsion hors de Jérusalem. Amnesty International appelle les autorités à veiller à ce qu’il puisse conserver son statut de résident à Jérusalem et poursuivre ses activités de défense des droits humains sans crainte de représailles. »

Complément d’information

Salah Hammouri est un avocat, défenseur des droits humains et chercheur franco-palestinien travaillant pour l’organisation non gouvernementale palestinienne Addameer. Il est maintenu en détention par les autorités israéliennes depuis le 7 mars, lorsqu’il a été arrêté à son domicile dans le quartier de Kufr Aqab, à Jérusalem.

Depuis septembre 2020, les autorités israéliennes prennent des mesures en vue de l’annulation de son statut de résident permanent pour « manquement à l’allégeance à l’État d’Israël », ce qui l’expose à un risque d’expulsion.

Selon Addameer, 600 Palestinien·ne·s se trouvaient en détention administrative au mois de mai 2022. Avec la détention administrative, Israël prive des Palestinien·ne·s de liberté sans les poursuivre dans le cadre d’une procédure pénale. Les ordres de détention administrative peuvent être renouvelés indéfiniment et les éléments à charge sont tenus secrets, si bien que les détenu·e·s ne peuvent pas contester effectivement leur détention et ignorent quand ils seront libérés. Le recours israélien systématique à la détention administrative est contraire au droit international relatif aux droits humains. Cette pratique peut entraîner une détention arbitraire et s’apparente, si elle est prolongée ou répétée, à une peine ou un traitement cruel, inhumain et dégradant. Amnesty International a montré que le recours d’Israël à la détention administrative constitue un acte inhumain ayant pour objectif de continuer à imposer aux Palestinien·ne·s son système d’apartheid, qui est un crime contre l’humanité