Afghanistan. Le retour des talibans à des pratiques rigoristes cruelles telles que la flagellation en public doit cesser immédiatement

En réaction à la flagellation en public de trois femmes et 11 hommes mercredi 23 novembre 2022, sur ordre d’un tribunal taliban pour des accusations de vol et de délits de mœurs dans la province du Logar en Afghanistan, Samira Hamidi, chargée de campagne sur l’Asie du Sud à Amnesty International, a déclaré :

« La flagellation en public de femmes et d’hommes est un retour cruel et choquant aux pratiques ultra-rigoristes des talibans. Elle viole l’interdiction absolue de la torture et des mauvais traitements inscrite dans le droit international et ne devrait être pratiquée en aucune circonstance.

La flagellation en public de femmes et d’hommes est un retour cruel et choquant aux pratiques ultra-rigoristes des talibans

Samira Hamidi, chargée de campagne sur l’Asie du Sud à Amnesty International

« Les talibans continuent d’ignorer la vague de critiques alors qu’ils piétinent sans vergogne les principes fondamentaux des droit humains, dans un glissement alarmant vers un système qui rappelle les heures sombres de leur régime il y a trois décennies. Ces châtiments abjects ne sont qu’un pas de plus vers la légalisation de pratiques inhumaines par le système judiciaire des talibans et exposent le mépris total des autorités de facto à l’égard du droit international relatif aux droits humains.

« La pratique criminelle de la flagellation publique et toutes les formes de châtiments corporels doivent cesser immédiatement et sans condition, et il faut mettre en place un mécanisme judiciaire permettant des procès équitables et l’accès à des voies de recours. La communauté internationale doit intensifier ses efforts en vue d’amener les autorités de facto du pays à abolir tous les châtiments cruels, inhumains et dégradants. »

Les talibans continuent d’ignorer la vague de critiques alors qu’ils piétinent sans vergogne les principes fondamentaux des droit humains, dans un glissement alarmant vers un système qui rappelle les heures sombres de leur régime il y a trois décennies

Samira Hamidi

Complément d’information

Le 14 novembre, le chef suprême des talibans a ordonné d’appliquer la charia de manière obligatoire et stricte en Afghanistan.

Depuis, les talibans ont procédé à plusieurs flagellations publiques d’hommes et de femmes accusés d’adultère, de vol, de relations sexuelles entre personnes de même sexe ou d’enlèvement, dans différentes provinces d’Afghanistan.

Cette interprétation de la loi islamique ouvre la voie aux exécutions publiques, aux amputations et aux lapidations publiques – qui avaient eu lieu sous le premier régime taliban qui s’est terminé fin 2001.

Lorsque les talibans se sont emparés du pouvoir en août 2021, ils ont promis un régime plus modéré dans le pays, y compris en matière de respect des droits des femmes.

Amnesty International dénonce l’escalade continue des violations et atteintes aux droits humains commises par les talibans depuis qu’ils ont pris le contrôle de l’Afghanistan en août 2021. Cela englobe les exécutions extrajudiciaires, les arrestations arbitraires, la torture, les disparitions, la répression contre les femmes et les filles, la censure des médias et d’autres restrictions à la liberté d’expression.